Véronique de Keyser: Attente et reflexion

18 décembre (suite) . La longue attente commence à l’aéroport. C’est vraiment un bordel. Et je ne sais pas s’il provient de la vague de froid, d’Obama, ou de la faible capacité de Copenhague qui est une petite ville adorable – mais peu faite pour les conférences mondiales. Beaucoup d’avions sont retardés, la plupart ont changé de terminal et comme ma compagnie, Brussels Airlines ( non je n’ai pas de billet gratuit !) n’a pas en permanence un check-in ouvert, on attend l’ouverture des heures durant dans le hall sans savoir si on est au bon endroit.
Mais revenons à la conférence. Dans le blog précédent, j’ai parlé des fou-rire (le pluriel existe ? J’appelle au secours Bernard Pivot ?!). C’était juste une petite touche pour dire que si même ou est tous braqué sur la politique – Qu’est-ce que Hilary a dit ? Qu’est-ce qu’elle a voulu dire. Et Chavez ? Et Brown ? Quel tour de prestidigitation nous prépare ce clown de Sarkozy (en zo voort comme le dirait Leterme) ? Et bien, au-delà de tout ça il y a autre chose. Dieu ? J’hallucine. Non pas Dieu bien sûr, ni son jumeau, mais tout simplement des émotions. Et ça fait du bien. Hier soir par exemple, après la conférence, notre merveilleuse députée suédoise Marita nous invitait à l’Agence Européenne de l’Environnement tout près de l’hôtel. Un arrêt de métro plus loin (remarquez le progrès : je calcule désormais en arrêt de métro et non en prix de taxi). Randonnée à pied, dans la neige. Et là, j’eu eu droit à deux discours bouleversants. Qui hélas n’ont même pas été enregistrés. Poul Rasmussen, ex-premier ministre danois (et président du PSE) et Prescott, ex-ministre britannique, négociateur du protocole de Kyoto. De quoi parlaient ces discours. Et bien tout bêtement de solidarité, d’emplois décents, d’humanité. Mais ce qu’il y avait de bouleversant c’est que ces deux hommes, unis dans une même passion de justice sociale, étaient tout sauf des has been. Ils étaient exactement ce que la jeunesse veut entendre. Il y avait longtemps que je n’avais eu les larmes aux yeux devant un discours politique. C’est vrai que hier soir, en écoutant Prescott, en voyant son visage se transformer, devenir soudain celui d’un très jeune homme visionnaire, avec l’avenir devant lui, je pensais : la jeunesse n’a pas de frontière. Certainement pas celle de l’âge. Des hommes comme ça ont l’espoir au ventre. J’ai parfois la même impression en écoutant Gisèle Halimi me parler des femmes. Ou Leila évoquer la Palestine. Ca c’est plus que de la politique. Ou bien, c’est peut être justement ça la Politique : un espoir fou qui brûle les frontières. En style face book je dirais Véronique aime ça.

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