DAILY NEWS
Croisement
de gens, croisement
de chemins

La Conférence sur le Changement Climatique constitue, d’une certaine façon, un cadre où se mélangent toutes les couleurs et tous les accents de gens venus des quatre coins de la Planète.

Dans l’allée centrale, toutes les organisations représentées dans cette grande rencontre des Nations Unies se sont installées dans de petits stands, déployant leurs brochures et les informations sur leurs activités et prétentions pour un monde plus durable.

Andrea, une jeune nord-américaine appartenant à une ONG pour la protection de la forêt, répète son parcours infatigablement proposant son matériel au papier recyclé, bien entendu. « Les parties qui sont présentes à cette Conférence n’ont malheureusement pas encore compris qu’il faut compter sur les populations indigènes pour toute politique d’aménagement de la forêt », nous explique Andrea. « Saviez-vous qu'au Congo, 60% des habitants, c'est-à-dire quelques 40 millions de personnes, sont indigènes et forêt-dépendants ? Tenez, lisez-le sur mon article dans « Eco » d’aujourd’hui » (la gazette des ONG à Poznan).

Trois stands plus tard nous croisons Didier G., employé cadre pour une multinationale de produis chimiques. À la question de ce que fait un représentant de l’industrie probablement la plus polluante dans ce genre de Conférence, il nous répond tout net : « du lobbysme, pur et dur ».

Mais cette fois , plutôt que d’exercer la pression sur les institutions et les gouvernements, il agit d’une façon différente : « Nous sommes venus les prier de se mettre d’accord une fois pour toutes ». « Le secteur privé a besoin de savoir à quoi s’en tenir ; nous ne pouvons pas planifier nos investissements du jour au lendemain. Nous avons besoin que les objectifs définitifs soient fixés pour pouvoir commencer à travailler ». « Je vous parle en toute sincérité, s'il y a encore un seul PDG qui n’a pas encore changé le chip vers une production plus soutenable, c’est clair qu’il se trompe de tactique ».

Soudan, Didier nous dit au revoir et, vite fait, s’en va vers le stand présidé par une affiche qui annonce « Le fossile de la journée ». En fait, dans quelques minutes, une des ONG présentes va annoncer qui sera le pays nominé aujourd’hui au trophée du plus polluant ou " le plus néfaste pour l’environnement " . Cette semaine, le prix a déjà été décerné à la France, à l’Allemagne et évidemment, aux États-Unis. I.P.

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